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Modelage poterie : épis de faîtage

Modelage poterie : épis de faîtage

Hirondelle en poterie réalisée par estampage

PORTRAIT – DOMINIQUE KAY-MOUAT
POTIÈRE ET GÉRANTE DE LA POTERIE

La production d’épis de faîtage est florissante jusqu’en 1940 et s’arrête en 1944 pour reprendre en 1950. En 1987, la poterie est rachetée par la société Lambert. Les dirigeants, intéressés uniquement par la tuilerie, décident de mettre en liquidation les ateliers de modelage. Martine Kay-Mouat, céramiste ayant appris le métier à la poterie, les rachète, embauche le personnel et parvient à maintenir la fabrication traditionnelle de l’épi de faîtage. Depuis 1991, la poterie est dirigée par Dominique, la fille de Martine. Elle continue avec ses artisans à confectionner, outre les épis de faîtage, des ornements et des animaux grandeur nature et à perpétuer ce savoir-faire.

Dans un imposant manoir à colombages du XIXe siècle jouxtant les ateliers vitrés de la Poterie du Mesnil de Bavent, Dominique Kay-Mouat et son équipe d’artisans façonnent des épis de faîtage, des ornements de toitures, des décorations de jardins et des sujets en faïence. Les plus vieux épis de faîtage furent retrouvés en Chine et datent de 3 000 ans avant J.-C.

En France, sur la tapisserie de Bayeux réalisée au XIe siècle, des représentations d’épis de faîtage sont déjà visibles. Au XIIe siècle, l’épi, alors en plomb, est créé pour protéger les endroits sensibles de la toiture des intempéries. C’est au XVe siècle que les épis en terre cuite vernissée font leur apparition dans le pays d’Auge.

Cette poterie unique, labellisée Entreprise du patrimoine vivant depuis 2007, est l’une des dernières à fabriquer des épis de faîtage, qu’on retrouve notamment sur les toits des élégantes villas de la Côte fleurie. Ce lieu chargé d’histoire, qui permet de découvrir des méthodes de fabrication artisanales inchangées depuis le XIXe siècle, est ouvert à la visite.

Dans les ateliers où est entreposée une partie de la collection de moules en plâtre issue de l’impressionnante réserve, on assiste à la transformation d’un bloc d’argile en épi, en animal ou en objet. La maison réédite les collections d’Aimé Jacquier, un sculpteur devenu propriétaire de la poterie en 1903. Avec son frère, il crée des décors de jardin et une collection d’animaux toujours rééditée de nos jours.

« Nous avons racheté la moitié des moules de la maison Filmont à Caen, à qui la poterie de Bavent a fourni des épis jusqu’en 1940. Nous avons aussi nos propres créations »

Des ateliers d’initiation à l’estampage sont aussi proposés pour les enfants et, pour faire vivre les lieux, Dominique a créé le Village de la poterie dans les bâtiments qui faisaient autrefois office de réserve ou de logements pour le personnel.

« Des artisans d’art et des brocanteurs y ont installé leurs boutiques à l’année. Dans le manoir, c’est un restaurateur de poupées anciennes qui est installé. Nous organisons aussi des salons de métiers d’art et des brocantes »

Dans la poterie, des week-ends événements et des journées portes ouvertes sont également régulièrement organisés.

©Corinne Schanté-Angelé 

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