Une maison d’hôtes à la déco chaleureuse
Au 18 rue du Docteur-Blanchard, la Maison d’Uzès est le récit de trois siècles d’histoire. Cette demeure, anciennement séparée en trois propriétés distinctes, devient progressivement possession de la famille Chambon-de-la-Tour au XVIIe siècle. C’est André Chambon, notaire, qui en est le premier acquéreur en 1648. Son frère Pierre s’offre la deuxième maison. Rosie-Claire et Marie-Thérèse, héritières, deviennent propriétaires de la dernière habitation en 1796. Membre de la dynastie et maire d’Uzès en 1788, JeanMichel en est le bénéficiaire le plus illustre.
Vers la reconversion
En 2007, le Franco-Britannique Christopher Spencer achète, d’abord pour son usage personnel, à Martine Defontanes la Maison d’Uzès. Businessman dans l’âme, il métamorphose cette demeure en un hôtel-restaurant, la consécration d’un rêve. C’est au début de l’année 2009 que débute sa rénovation. L’ancien propriétaire tient, avant de la céder à Jean-Philippe Cartier, à ce que le résident se sente comme chez lui. C’est pourquoi il surnomme l’habitation «Maison ».
L’ambiance se veut ainsi chaleureuse et confortable malgré son caractère fort et austère. Christopher Spencer veut faire de cet établissement un classique contemporain mêlant une belle palette de couleurs dans les tissus et un mobilier sobre. C’est à Ariel Balmassière, architecte conseiller de la ville, que l’on confit la transformation de l’endroit. Cet expert est choisi pour sa connaissance de l’architecture d’Uzès.
Les caves sont vidées afin de devenir un spa. Au rez-de-chaussée, sont bâtis réception, jardin et un nouveau restaurant, La Table d’Uzès. Les neuf chambres se répartissent entre le premier et le deuxième étage.
Cette innovation doit se conformer à l’interdiction de détruire murs ou cloisons et à un aménagement rappelant le XVIIe siècle, caractérisé par de petites pièces, et le XVIIIe siècle, marqué par de plus grandes pièces aux plafonds hauts. Au deuxième étage, la tâche est plus difficile puisque ce niveau était à l’origine un grenier à l’espace brut. Le travail est complexe car les architectes doivent s’adapter aux normes de construction actuelles sur un bâtiment ancien.
Le plus important pour le propriétaire : préserver les éléments qui appartiennent au patrimoine de la ville comme le célèbre escalier. Pour ce dernier, les concepteurs sont alors confrontés à un dilemme concernant l’éclairage. Allier modernité et histoire a des contraintes : l’installation de climatiseurs y est complexe; l’ajout d’un
ascenseur délicat. D’autre part, la décoration y est limitée, le lieu comportant beaucoup de bois obligeant l’emploi de tissus «non feu». Les travaux, compliqués par des ruelles étroites, donnent tout de même naissance à un chef-d’œuvre qui fait la fierté la cité gardoise.
Ce bijou architectural dissimule une décoration raffinée et subtile que l’on retrouve dans ses neuf chambres qui témoignent d’un art décoratif ravissant. Le spa, en voûte romane, montre également une architecture pensée précieusement avec ses murailles gallo-grecques et sa piscine en pierre de roche conférant un caractère spectaculaire au lieu.
La cuisine de est quant à elle un gage d’aventure culinaire qui sort de l’ordinaire. Aux beaux jours, les tables du patio seront dressées pour se laisser aller bercé par le chant des oiseaux. D’ailleurs, le jardin de ville de l’hôtel sera embelli par l’arrivée du printemps quand il fait bon s’y promener après la sieste coutumière.
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