Reportages

Une jolie longère aux murs en pierre apparente

Tous deux originaires de la presqu’île guérandaise, Sandra et Guénaël restaient nostalgiques de leur cher « pays blanc » qu’ils avaient quitté 11 ans auparavant. Au court d’une promenade dans la région, ils tombent sous le charme d’une longère aux murs en pierre apparente. Cette rencontre est un coup de cœur et le couple décide de l’acquérir séance tenante. Pour restaurer la maison, ils font appel à une archiecte de La Baule, Frédérique Akeroyd qui entreprend un lifting complet.

Les meubles qui équipent la cuisine ont été réalisés par David Bodigal, un maître artisan local. Le plan de travail est en ardoise tout comme le plateau du bar. « La cuisine est ma pièce préférée. Je la voulais dans les tons blanc et gris, qu’elle soit fonctionnelle et adaptée à notre mode de vie », souligne Sandra. Les propriétaires ont eux-mêmes fabriqué et peint les étagères.

Pour respecter le bâti ancien et mettre en valeur le granit apparent, l’architecte blanchit au lait de chaux la pierre sombre, donnant ainsi l’apparence d’un voile léger. En totale cohérence, les murs en pierre apparente de la maison subissent le même traitement, tout en conservant les niches creusées dans la pierre. Sandra peut ainsi y exposer ses compositions, confectionnées avec amour au gré de ses trouvailles dans les brocantes. Les vastes combles sont aménagés en chambres et salles de bains, tandis qu’au rez-de-chaussée, les cloisons tombent pour laisser place à une grande pièce de vie comprenant cuisine, coin repas et salon.

Une fois l’ensemble de la maison réorganisé, Sandra et Guénaël, enthousiastes et passionnés, s’en donnent à cœur joie pour apporter à cette maison, à l’origine bien sombre, une ambiance gaie et lumineuse. Ils n’hésitent pas à recouvrir les murs et les poutres des plafonds de peinture blanche, légèrement brillante, mettant en valeur le sol en carrelage, façon parquet de chêne, toujours impeccable. Ce qui les amuse le plus, dans toute l’épopée de la rénovation , c’est de chiner leurs meubles chez les antiquaires et dans les brocantes de la région pour dénicher la perle rare.

L’escalier peint en blanc comme le plafond du séjour permet d’accéder à l’étage des chambres lovées sous les combles.

Une fois remises en état, ils ont pris un grand plaisir à badigeonner certaines de leurs trouvailles de blanc ou de gris, en accord avec l’ambiance générale. Des notes de couleur et des créations fantaisistes, dues à l’imagination fertile de Sandra, ont élu domicile, comme le lustre fait main qui enchante l’entrée. Sandra l’a fabriqué à partir de petits rien qui sont toujours de rares trésors pour elle : des plumes et des pampilles en carton qu’elle a soigneusement découpées et peintes.

Petit coin charme, dans le salon. Juste pour le plaisir des yeux. La plupart des objets ont été chinés sur des coups de cœur ou au gré des trouvailles dans les boutiques de décoration de la région. L’échelle a été trouvée dans le jardin, puis nettoyée. Un rideau de lin bistre ajoute de la douceur à l’ensemble.

Dans la famille, la préparation des repas est sacrée. Le couple a voulu une cuisine ouverte et fonctionnelle, adaptée à leur mode de vie trépidante, avec des meubles vitrés, dans un style campagne chic. Pari réussi. Une cloison, posée à mi- hauteur, en lambris blancs, la sépare de la salle à manger et apporte du cachet, tout en servant à l’occasion, de bar. La table blanche, entourée de bancs, accueille souvent de grandes tablées d’amis et d’enfants. Un vrai bonheur pour Sandra qui adore cuisiner de bons petits plats pour les gens qu’elle aime.

La salle de bains des parents, simple et fonctionnelle mais néanmoins charmante. Les étagères du meuble-vasque sont en béton ciré et les cagettes ont été trouvées chez un pépiniériste, repeintes et ornées de pochoirs dessinés par Sandra. Sur le mur, une petite sellette chinée et repeinte accueille les objets de toilette
Dans la chambre des parents, une porte à battant, chinée, s’ouvre sur la salle de bains. Repeinte de blanc, elle s’orne de nouvelles ferrures à l’ancienne. Une petite banquette décore un coin charme, le temps de s’offrir une pause. Le fenestron, fabriqué par Guénaël, permet d’apporter de la lumière du jour provenant de la chambre.

Le salon joue avec les matières et les couleurs. On se détends avec bonheur, pelotonner dans de profonds canapés, recouverts de lin, aux teintes sourdes, ou s’amoncellent des coussins, tout doux. Sous l’escalier, Sandra a voulu créer une ambiance ludique avec de simples objets chinés, des galets trouvés sur la plage et des bougeoirs aux teintes pastelles, posés sur une console. Il faut dire que Sandra aime les objets qui ont une histoire et le moindre papier, un petit bout de ficelle, un coquillage trouvé sur la plage, l’émeut.

Un cadre créé à partir des montants d’une ancienne fenêtre, décapés et repeints en gris. Dessus sont collées des lettres décoratives.

L’étage conduit à la partie nuit. L’escalier est très lumineux grâce au châssis de toit construit au-dessus de l’escalier. Il a été prévu pour éclairer la cage et n’existait pas auparavant. « Les combles n’étaient pas aménagés car les planchers n’étaient pas praticables. Le peu qui existait a été déposé et intégralement remplacé. Une chape légère a pris place, accueillant un parquet collé », précise l’architecte. Les chambres et les salles de bains, conçues par Frédérique, toutes de blanc vêtues, sont à l’image de la maison et recèlent une foule d’idées.

Dans la chambre de Briec, la lumière entre grâce à la lucarne agrandie. La tête de lit est constellée d’étoiles épinglées fabriquées en tissus par Sandra, tout comme le pouf à rayures. L’armoire de rangement a été confect

Sandra n’hésite pas à mélanger audacieusement des objets anciens et les créations personnelles, très poétiques, auxquelles elle donne vie. La chambre des parents est claire et paisible. Lovée sous les combles, elle est baignée d’une douce lumière, si belle en Bretagne. Les enfants Maëlle et Briec ont des chambres contiguës décorées par Sandra qui a voulu des pièces sobres et propices au repos, mais qui se font remarquer par de délicates créations que l’on retrouve disséminées partout dans la maison.

Dans la salle de bains aménagée dans la soupente, le meuble-vasque en béton ciré a été dessiné par Guénaël. Sur le mur, une étagère en bois brut, chinée, sert à ranger les accessoires de toilette.

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© Texte : Mélaine Germain – Photos : Olivier Hallot

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