On accède à la salle à manger par le couloir de l'entrée. La pièce, lumineuse, mélange résolument contemporain et rustique.
L ’installation d’Helen et de Henk, son mari, dans le petit village de Tour-sur-Meymont, dans le Livradois-Forez, n’est pas due au hasard. Le jeune couple avait le projet de quitter les Pays-Bas et c’est lors d’une visite de cet ancien monastère que le rêve est enfin devenu réalité. Depuis la rue qui mène à l’église toute proche, personne ne peut imaginer que derrière la façade discrète se cache une maison rustique de caractère.
C’est sur la butte du fond de la cour intérieure que l’on prend toute la mesure des lieux. Cet ancien presbytère qui s’étend sur plus de 700 m² date du XVIIe siècle. Il fut, plus tard, la demeure d’un notaire avant de changer une nouvelle fois de mains. Les propriétaires se chargèrent de rénover le gros œuvre sans en dénaturer l’architecture. Dans la continuité, l’idée d’Helen fut de conserver le charme rustique et les matériaux nobles tout en incorporant une décoration contemporaine de style scandinave.
Dès l’entrée de la maison rustique, le long couloir décline un panel de matériaux anciens. Au sol se succèdent les tommettes de différentes tailles aux motifs qui réchauffent l’œil de leur tons orange et brique. Les murs laissent apparaître les pierres rejointées de blanc afin d’apporter juste ce qu’il faut de lumière. Telle une fenêtre, l’entrée de la salle à manger est encadrée par de grosses pierres de taille.
La pièce, lumineuse, est occupée par une longue table de bois aux lignes épurées surplombée par des suspensions contemporaines venant des Pays-Bas. Le plancher blanc amplifie la lumière provenant des deux fenêtres côté rue. La masse sombre, compacte et métallique d’un fourneau-bouilleur de campagne vient en contrepoint de l’ambiance aérienne de la pièce. Il n’en réchauffe pas moins les longues soirées d’hiver.
La fantaisie d’Helen s’exprime de façon plus marquée dans le petit salon contigu à la chapelle convertie en bibliothèque. Il s’agit de l’ancien bureau du notaire qui est resté dans son jus depuis le XIXe siècle. La cheminée, encadrée par de nombreux placards, est encore en état, mais la plupart du mobilier provient de brocantes alentour. Des tapis imitant la fourrure animale apportent l’originalité qui sied à la pièce.
On accède à l’étage par un escalier qui réserve une surprise. Le garde-corps qui surplombe les marches est une tête de lit dont l’usage détourné en dit long sur la créativité d’Helen. Afin de restituer toute la sérénité originelle de la maison rustique, des enduits à la chaux répondent aux murs de torchis. Helen n’a pas oublié que son village se situe au pays du pisé, ce mélange de terre locale qui a servi à construire de nombreuses maisons. C’est donc dans le respect de l’architecture locale qu’elle a laissé la terre apparente entre les colombages qui défient le temps.
Les chambres, vastes et lumineuses, sont toutes équipées de salles de bains et de grands lits douillets. La plus grande d’entre elles offre même un salon avec cheminée. Le blanc contraste tantôt avec un bleu nuit profond ou bien un gris souris dans une recherche de sobriété toute nordique. Le bois, naturel ou peint, est ici omniprésent. On le trouve du plancher aux plafonds qui laissent la part belle à l’enchevêtrement de poutres.
Dans l’une des chambres, Helen a conjugué l’utile à l’agréable en aménageant la salle d’eau dans un dressing désormais ouvert sur la pièce. Un nouveau matériau, le zinc, y fait d’ailleurs son apparition sous la forme d’un panneau mural contre lequel sont posées les deux vasques rectangulaires. Le mur s’en trouve protégé et décoré par la même occasion! La sobre palette qui va du blanc au noir est réchauffée par une tête de lit en bois massif. La régularité des lignes, d’apparence austère, est savamment contrebalancée par la présence surprenante d’une courte échelle de bois reconvertie en porte-serviettes
Le vaste jardin clos, situé derrière la maison, est aménagé en plusieurs terrasses surélevées ou non. Les points de vue sur la campagne sont autant de fenêtres propices à la rêverie, à moins que l’on préfère les petits recoins où il fait bon s’adonner à une douce paresse. Des carrés de plantes aromatiques s’étagent sur la pente de la butte. Pommiers et poiriers sont protégés du vent du nord par l’imposant bâtiment. En hiver, le bain nordique permet d’admirer la voie lactée tout en restant au chaud. Dès les beaux jours, c’est à l’ombre de la terrasse que s’étirent les dîners en famille ou entre amis.
©️Texte et photos : Paul-André COUME
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