Notre voyage s’arrête dans la commune de Noyers-sur-Serein face, au cadran solaire de l’ancien collège. Au coeur de la Bourgogne, à deux heures de Paris, cette cité médiévale, classée parmi les « Plus beaux villages de France », marie la découverte d’un patrimoine architectural remarquable aux plaisirs d’une cité vivante.

Notre hôte, Valérie, antiquaire, née avec la passion dévorante des objets anciens et de la décoration. Dès son plus jeune âge, à 13 ans, elle sait que sa vie est déjà toute tracée dans ce domaine. Elle n’a pas eu besoin de faire d’études de stylisme ou de se former auprès de professionnels, tout fonctionne chez elle à l’inspiration et au coup de coeur. Installée avec son mari à Auxerre, ils ont dû déménager pour des raisons professionnelles jusqu’à cette commune qu’elle connaissait déjà. Et c’est là qu’ils ont découvert cette maison bourgeoise datant du XXe siècle et d’une superficie de 180 m2 à l’intérieur gustavien. 

Si son mari a tout de suite chercher à évaluer le potentiel de la maison, Valérie a fonctionné à sa manière, c’est-à-dire au coup de coeur. Elle laisse pourtant sans regret trois autres de ses oeuvres, mais elle explique :

« c’est une satisfaction de les laisser derrière moi ainsi dans cet état, une fierté ».

Alors qu’ils sont propriétaires de la maison depuis 4 ans, les rénovations et les créations ne cessent pas. Mis à part quelques artisans tels que des plombiers ou des électriciens pour que tout soit aux normes, ils se sont occupés des travaux eux-mêmes. Rien que pour le rez-de-chaussée, le chantier a duré un an.

On y trouve la cuisine qui a demandé le plus de travail, avec le sol en tomette de terre cuite accompagné d’une ancienne glacière aménagée en comptoir. Il y a aussi le salon avec un parquet en point de Hongrie pour un intérieur gustavien, une chambre avec un parquet en chêne et une salle de bains. Ils ont par ailleurs créé deux cours intérieures menant à la cuisine. La première a été achevée fin juin alors que la seconde est en cours de construction.

Au premier étage, le parquet de la chambre parentale dotée d’une terrasse a été peint en vert sauge. Au même niveau, on trouve une salle d’eau et un bureau. Pour finir, au dernier étage, se situent la chambre des enfants ornée d’un parquet peint et une quatrième chambre d’hôtes. Si le style de la maison est plutôt classique dans son ensemble, on y découvre de nombreux objets détournés. Un art que Valérie affectionne tout particulièrement : elle récupère des objets, les rénove en prenant soin de préserver la patine d’origine de ses trouvailles et évitant l’utilisation de produits chimiques trop agressifs pour donner un intérieur gustavien à sa maison.

Mais comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, c’est de sa boutique, qu’elle a ouverte à l’entrée de la ville, et d’où viennent la plupart des objets que l’on découvre chez elle. Pour sa boutique, elle chine partout en Europe et y propose également des objets issus de l’artisanat.

Valérie a ainsi redonné vie à cette jolie maison bourgeoise et y a trouvé son bonheur. Cette maison lui ressemble et ne ressemble à nulle autre car elle provient tout droit de son imagination. Une imagination débordante qui ne compte pas s’arrêter de si tôt… À quand une cinquième oeuvre ?