Une maison de village au style broc’
A Saint-Etienne, Clotilde Vente a restauré une maison de deux étages et son rez-de-chaussée pour en faire son lieu de vie et de travail tandis qu’elle chine avec passion et décore un container aux Puces du Canal de Lyon. Quand maison et brocante ne font plus qu’un.
« Nous avons eu un coup de cœur pour cette ancienne maison de passementerie datant de 1895 ». Les dés sont jetés. A dix minutes du centre de Saint Etienne dont elle est originaire, Clotilde et son mari décident de s’installer avec leurs deux petites filles Ambrine et Mazarine dans le village de Saint Genest Lerpt. Un village familial où les échanges avec les habitants se font naturellement. La maison est constituée d’un premier étage, figé dans les années 70 et de greniers, au second. « J’ai tout de suite été séduite par ce qu’ils dégageaient ».
Le duplex s’est imposé, avec un grand escalier de bois menant à l’étage des chambres, de la salle de bain et de la buanderie, tandis que l’ancien appartement se transforme petit à petit en un grand module comprenant une entrée, une cuisine et un salon : de belles pièces à vivre, baignées de lumière, ouvertes les unes sur les autres, où la circulation se fait librement. Il a fallu tout casser pour recréer les volumes et cloisonner différemment.
Une fois le pas de la porte franchi, une longue verrière dévoile le salon tout en créant une vraie entrée. La lumière se répand ainsi sur toute la surface de la maison. Le parquet d’origine a été conservé pour préserver l’authenticité des lieux. Les matériaux principaux sont naturels : bois, pierre et brique. Côté couleur, le blanc domine pour garder le maximum de luminosité et mettre en valeur le mobilier et les objets. Seules quelques touches de bleu canard et de bleu nuit viennent délimiter l’espace bureau sous l’escalier et le fond du couloir à l’étage. « Pour donner de la profondeur ». Deux ans de travaux ont eu raison de cet espace, créant une maison toute neuve, fraîche et spacieuse.
Et puis il y a les secrets. Au rez-de-chaussée, les trésors de Clotilde. « Piquée par le virus de la brocante » à l’âge de quinze ans, raconte Clotilde en descendant les escaliers qui mènent à « l’atelier ». Son père chinait des balances, des boîtes à poids et des lampes à pétrole. Clotilde chine d’anciens portraits, pour ce qu’ils racontent d’une vie passée, puis achète du linge ancien, des torchons, des draps, fascinée par le travail de broderie, la minutie de l’exécution. Des assiettes Digoin, « plus d’une centaine », d’anciens miroirs, de barbier, mercurisés ou en rotin… Dans l’atelier, on découvre un immense meuble de métier à multiples tiroirs, une grande armoire restée dans son jus, une bonbonnière rose pâle, des meubles en attente, mais pas trop, car Clotilde vend bien. A force de chiner, Clotilde en a fait son métier.
Et puis il y a les secrets. Au rez-de-chaussée, les trésors de Clotilde. « Piquée par le virus de la brocante » à l’âge de quinze ans, raconte Clotilde en descendant les escaliers qui mènent à « l’atelier ». Son père chinait des balances, des boîtes à poids et des lampes à pétrole. Clotilde chine d’anciens portraits, pour ce qu’ils racontent d’une vie passée, puis achète du linge ancien, des torchons, des draps, fascinée par le travail de broderie, la minutie de l’exécution. Des assiettes Digoin, « plus d’une centaine », d’anciens miroirs, de barbier, mercurisés ou en rotin… Dans l’atelier, on découvre un immense meuble de métier à multiples tiroirs, une grande armoire restée dans son jus, une bonbonnière rose pâle, des meubles en attente, mais pas trop, car Clotilde vend bien. A force de chiner, Clotilde en a fait son métier.
La rencontre de Marie Enes, elle-même brocanteuse, accélère les chose. Toutes les deux investissent un container des Puces du Canal de Lyon, chinent en toute indépendance, se retrouvent chez Lucien pour boire leur café et déguster la brioche à la praline, parler de leurs trouvailles qu’elles mixent ensuite dans leur « Corner », en créant un joli décor. Le duo de diablesses de la chine, comme on les a surnommées en raison des diables qu’elles utilisent, s’influence mais reste libre ! The Corner est né de cette entente tandis que dans sa maison, Clotilde rapporte certaines perles, les met en scène et diffuse sur son Instagram.
Souvent un bon coup de nettoyage suffit. Clotilde préfère la patine, l’histoire qui crée l’objet. Récemment The Corner a intégré l’artisanat à son univers : les khantas – couvertures indiennes réalisées à partir de tissus anciens – kilims, tapis d’Afrique du Sud en laine d’alpaga, sont venus colorer le container. A la maison, Clotilde Vente – de son vrai nom – craque pour des pièces de créateurs : les poissons sachets de thé de Mademoiselle Grain de Sel et les flipbooks de son compagnon Moyka, les créations de Little French Rag, une toile de la superbe artiste Aurélie Alvarez. « La brocante ne va pas sans la création »… Dernier « coup de fusil » en date, comme on dit dans le milieu de la broc : l’achat de vingt lits militaires en très bon état. Les Puces ont bien de la chance d’avoir à leur côté des âmes agréables et inspirées !
©Texte : Marie Lacire, photos : Corinne Schanté-Angelé