Reportages

Création céramique, un art unique !

Au collège déjà je rêvais de peindre sur la porcelaine mais je ne pensais pas à l’époque qu’il fallait travailler pour cela », raconte Christelle. Devenue céramiste, elle ne compte pourtant pas les jours et les nuits nécessaires à l’expérimentation et à l’apprentissage du métier de création céramique. « Je n’ai jamais ouvert un livre sur la céramique, j’ai mis plus de temps pour apprendre mais je n’ai jamais regardé ailleurs, jamais copié », explique-t-elle.

C’est en 2005 que Christelle commence à suivre des cours de modelage et de dessin. Très vite, elle se consacre uniquement à la céramique. Autodidacte, elle s’initie seule aux différentes techniques.
Les autres couleurs utilisées par Christelle pour ses créations sont le blanc, le gris pierre, le gris obscur, le rouge tomate ou encore le vert moucheté.

Pour façonner ses créations, la jeune femme utilise une faïence basse température qu’elle modèle pour donner vie à des lutins ou des bonhommes de neige ou qu’elle étale au rouleau pour créer des étoiles, des anges ou des sapins à l’aide d’emporte pièces. S’intéressant aussi aux arts de la table, Christelle façonne également à la main des contenants : « La fabrication est bien plus longue qu’au tour et moins régulière mais j’y laisse mon empreinte. » Pour sécher naturellement, afin de laisser l’eau s’évaporer correctement, toutes les créations sont posées sur une planche en bois et les pièces aux formes plates sont recouvertes d’une plaque de lave. Après séchage, certaines sont grattées afin de leur donner leur forme définitive.

Les premières créations de Christelle, confidentielles, sont remarquées par une de ses amies qui l’encourage à les mettre en vente. Le succès est immédiat. Les céramiques de Christelle s’envolent ensuite à Paris chez Bonton et Serendipity.
Christelle retravaille les étoiles après le séchage. Les arêtes sont grattées pour donner aux étoiles leur forme définitive. C’est une étape délicate car les pièces sont encore très fragiles à ce stade de la fabrication.

La cuisson des pièces en faïence s’effectue à 1080 °C durant environ dix heures, un temps variable selon l’épaisseur. Vient ensuite l’étape de l’émaillage par trempage ou au pinceau. Les émaux classiques sont achetés en poudre pour être dilués dans l’eau ; les émaux à effets sont livrés en pâte, prêts à l’emploi. Pour les émaux standard comme le gris, Christelle utilise de préférence la technique du trempage beaucoup plus rapide que l’application au pinceau utilisée pour les émaux à effets tels que le rouge de cadmium ou le vert moucheté. Trois couches sont alors nécessaires, chaque application étant suivie d’un séchage pour une création céramique réussie !

Les pièces sont cuites pleine mais, la présence de la moindre bulle d’air peuvent les faire exploser à la cuisson, il faut que la terre soit parfaitement préparée.

Les pièces émaillées doivent ensuite être vérifiées et lissées au doigt afin d’enlever les imperfections et éviter que la pièce ne casse à la cuisson. « Jusqu’à la cuisson finale, la pièce peut se fendre, on ne peut jamais vraiment savoir », précise-t-elle avant d’ajouter : « Il faut compter environ 30% de perte.» La deuxième cuisson, celle des pièces émaillées, s’effectue à 980°C, environ huit à dix heures pour les émaux classiques.

Christelle travaille régulièrement avec de la terre de Moutiers-en-Puisaye, une terre de couleur gris clair quand elle est crue qui devient blanche après cuisson. Elle utilise aussi parfois du grès basse température pour ses créations.

Chaque couleur doit être cuite séparément. «Plus il y a de couleurs sur une pièce, plus il y a de cuissons », précise Christelle. La cuisson terminée, il faut attendre environ 24heures avant d’ouvrir le four pour laisser la température baisser progressivement et éviter ainsi tout risque de casse. «Pour faire une étoile, il faut dix jours de séchage, 48 heures de cuisson puis il faut ensuite émailler et refaire une cuisson, ce qui en tout demande trois semaines.

Étoiles et sapins réalisés avec des emportepièces. Des sapins recouverts d’émaux à effets bronze cuivré et rouge de cadmium.

Un champignon me demande un mois et demi car le temps de séchage est plus long, quinze jours dans l’atelier avec un séchage progressif puis, quand l’eau s’est évaporée, il finit de sécher dix à quinze jours près de mon four qui dégage de la chaleur.» Lorsqu’elles sont prêtes, les créations délicates de Christelle sont proposées à la vente dans sa boutique de Fontainebleau El Atelier dans laquelle sapins et étoiles côtoient champignons, papillons, hirondelles, fleurs ou encore jolis cœurs.

©Texte & photos Corinne Schanté-Angelé

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